Décryptage compo : sérum visage anti-imperfections

Décryptage compo : sérum visage anti-imperfections

Bienvenue dans ce deuxième décryptage compo ! La dernière fois, je m’étais attaquée à un produit très simple dans sa composition : une huile de soin. Cette fois, on passe au niveau au-dessus. Je vous propose de décrypter la composition d’un sérum visage anti-imperfections.

Dans cet article, je vous propose de décortiquer la composition de ce produit afin de mieux comprendre ce qu’il contient. Plutôt que de passer en revue chacun des ingrédients de la liste INCI, je les ai réunis dans 8 grandes catégories. Vous pourrez ainsi comprendre leur rôle, leur impact sur la santé et sur l’environnement. Mais surtout, comment les remplacer par des produits naturels purs, en fabriquant votre sérum DIY ! Sans trop de surprise, ce sera le sujet d’un prochain article.

 

LE PRINCIPE DU DÉCRYPTAGE COMPO

Comme la dernière fois, plutôt que faire la revue d’un produit existant, j’ai inventé mon propre sérum. Sa formule, sa liste INCI. Pourquoi ? Tout simplement car je ne suis pas là pour taper sur la concurrence. Je trouve que critiquer telle ou telle composition sans rentrer dans le détail est contre-productif.

Les applications de scannage de cosmétiques et les revues compo des influenceuses greens ont leur utilité. Mais au final, il ne font que décaler les problèmes. Hier, vous aviez confiance dans des labels obscurs financés par les industriels. Aujourd’hui, vous vous fiez à l’avis de votre influenceuse préférée ou à la note donnée par votre appli. Et si, demain, vous étiez capable de vous faire votre avis par vous-même !?

J’ai donc créé cette composition fictive dans un but pédagogique. J’y ai listé des substances que l’on retrouve souvent dans la compo des produits appelés “sérum” de marques naturelles. J’ai fait le tri dans les ingrédients redondants. Je n’ai choisi que des composants qui sont acceptés en bio.

Attention, je n’ai pas non plus sorti cette composition de mon chapeau (je préfère en sortir des lapins 🐰). Je me suis basée sur 5 produits différents de marques de cosmétique bio et naturelle. J’ai complété mes recherches grâce à l’application INCI Beauty. Je l’utilise régulièrement pour trouver des info sur les ingrédients que je ne connais pas (plutôt que de regarder les notes).

 

SÉRUM VISAGE ANTI-IMPERFECTION BIO

D’après CosmeticObs, “En cosmétique, un sérum est un produit de texture fluide, plus concentré en actifs qu'un soin ordinaire, pour une efficacité renforcée.” (1)

Comprendre : d’habitude, les marques de cosmétiques vous vendent de l’eau. Dans les sérums, elles ont fait l’effort d’y intégrer les actifs à des concentrations un peu plus importantes. Effort qui se ressent dans le budget, puisque le prix moyen que j’ai calculé sur mes 5 sérums est de 37€ les 30 ml.

Notre sérum a une action ciblée anti-imperfections. Cela fait notamment référence à des boutons, des points noirs, des pores dilatés, des cicatrices et des rougeurs. On s’attend donc à trouver des actifs ciblés sur ces problèmes.

(Parfois, on trouve des sérums sous forme d’huile. Personnellement, un sérum huileux ... j’appelle ça une huile ! Après, je suis peut-être bizarre. Ici, on considérera donc que notre sérum à une texture aqueuse type gel.)

Je retourne mon flacon, je sors ma loupe, et c’est parti pour le décryptage ! Voici la liste INCI du produit (dans l’ordre) :

  1. Aqua
  2. Rosmarinus officinalis water
  3. Glycerin
  4. Nigella sativa seed oil
  5. Butylene glycol
  6. Benzyl alcohol
  7. Lecithin
  8. Xanthan gum
  9. Salicylic acid
  10. Zinc PCA
  11. Melaleuca alternifolia leaf oil
  12. Pelargonium graveolens leaf oil
  13. Sodium hydroxide
  14. Sorbic acid
  15. Benzoic acid
  16. Citric acid
  17. Citronellol
  18. Geraniol
  19. Limonene
  20. Linalool
  21. Citral

Cette liste INCI comporte 16 ingrédients. Je ne compte pas les allergènes (17. à 21.) car ils sont naturellement présents dans les huiles essentielles et n’ont pas été ajoutés en tant qu’ingrédients. A ce propos, je vous renvoie vers le décryptage précédent.

A lire : Décryptage compo : huile pour le corps et les cheveux

16 ingrédients, ce n’est pas énorme. Sur une texture sérum, c’est naturel d’avoir besoin de plus d’ingrédients que sur une huile, par exemple. J’ai vu des compo qui montaient facilement à 40 ingrédients.

De toute façon, le nombre d’ingrédients n’importe pas vraiment, à partir du moment où il y en a plus qu’un ! Il faut vraiment regarder le détail de la composition.

 

#1 L’EAU, À LA BASE DE LA COSMÉTIQUE

Ingrédients concernés : Aqua (1.), Rosmarinus officinalis water (2.)

L’eau est la base de presque tout produit cosmétique, à l’exception des huiles et des savons. En général, c’est le premier ingrédient de la liste INCI. Qu’il s’agisse d’un sérum, une crème, une lotion, un démaquillant, un shampoing, un gel douche, … Elle représente une grande quantité de la formule. À titre d’exemple, une crème est composée en moyenne de 60% à 80% d’eau et un produit nettoyant de 95% d’eau (2).

L’eau n’est pas un ingrédient dangereux, bien entendu. Par contre, le fait que l’eau soit l’ingrédient principal crée 3 problèmes principaux.

1/ L’eau est d’origine naturelle. Jusqu’ici, tout va bien. Mais du coup, un produit qui contient 95% d’eau est “à 95% d’origine naturelle”. Peu importe ce qu’il y a dans les 5% restants …

2/ L’eau est facturée au consommateur. La quantité totale de produit est un facteur important du prix du produit. Ça parait logique de payer plus cher un produit de 100 ml qu’un produit de 50 ml. Du coup, l’eau étant peu chère, les fabricants auront intérêt à en mettre le plus possible, tout en conservant la texture. Et donc le moins possible d’actifs.

3/ L’eau a un coût en déchets et émissions de CO2. Elle est volumineuse, pèse lourd, et doit être emballée et transportée. Certains d’entre vous ont peut-être arrêté d’acheter des bouteilles d’eau, car vous trouverez ça ridicule de jeter tout ce plastique, alors que l’eau est disponible en libre service dans le robinet. Quand vous achetez un flacon de cosmétique en plastique de 100 ml, qui contient 90 ml d’eau, c’est finalement comme si vous aviez acheté une mini bouteille d’eau ...

Retour à notre compo. Nous y trouvons deux eaux : « aqua » et « rosmarinus officinalis water ». La première, « aqua » c’est l’eau normale, comme celle du robinet.

La seconde, c’est de l’hydrolat de romarin. On reconnaît ici le nom latin de la plante (rosmarinus officinalis) et le terme water, qui signifie eau. De l’eau de plante, ou hydrolat, ou eau florale parfois.

Pour faire simple, c’est l’eau qu’on a utilisée pour distiller la plante, lors de la production de l’huile essentielle. Je ferai surement une vidéo pour mieux vous expliquer ces histoires d’hydrolats, car c’est très intéressant 🤓.

En attendant, vous pouvez retenir que l’hydrolat contient les mêmes molécules actives que l’huile essentielle, mais dans des concentrations beaucoup plus faibles. Il a donc les mêmes propriétés mais est beaucoup mieux toléré.

L’hydrolat et l’huile essentielle de romarin sont recommandées en cas d’imperfections. Dans notre composition, c’est donc tout à fait sensé de trouver cet ingrédient.

La seule critique qu’on aurait pu émettre, par rapport aux problèmes mentionnés ci-dessus, c’est qu’on aurait préféré avoir uniquement de l’hydrolat de romarin plutôt que de l’eau + de l’hydrolat. On peut également remarquer que l’eau apparaît avant l’hydrolat, et qu’elle est donc plus dosée que ce dernier. Mais bon, dans la mesure où l’hydrolat est composé à 99% d’eau, le problème reste le même.

Ma conclusion sur l’eau : c’est logique d’avoir de l’eau comme premier ingrédient, même si j’aurais préféré trouver de l’hydrolat uniquement.

 

#2 DES HUILES VÉGÉTALES, ACTIFS NATURELS DE CHOIX

Ingrédient concerné : Nigella sativa seed oil (4.)

On trouve de l’huile végétale de nigelle, parfaitement adaptée aux peaux à imperfections. Il y a uniquement de l’huile végétale dans cette compo et pas d’huile estérifiée, ce que je trouve super. Pour en apprendre plus sur la différence entre huile végétale et huile estérifiée, je vous renvoie au paragraphe sur ce sujet dans le décryptage précédent.

Ma conclusion sur les huiles végétales : je les aime d’amour 💓

A lire : Les meilleures huiles végétales pour les cheveux

 

#3 DES HUMECTANTS, POUR HYDRATER EN SURFACE

Ingrédients concernés : Glycerin (3.), Butylene glycol (5.)

Les humectants sont des produits qui permettent de retenir l’eau d’un cosmétique une fois qu’il est appliqué sur la peau. Si vous faites un simple mélange d’huile et d’eau, l’eau va s’évaporer tout de suite une fois appliquée. Elle n’aura aucun intérêt dans le produit.

Grâce aux humectants, l’eau du produit va rester sur la peau plus longtemps. Attention, le produit n’hydrate pas la peau pour autant. L’eau reste à la surface de la peau et finira par s’évaporer. Elle fait disparaître l’effet “peau sèche” pendant quelques heures, ce qui est plus esthétique et confortable.

Cependant, l'hydratation réelle de la peau (en profondeur) ne peut venir que de l’eau qui se trouve à l’intérieur de notre corps. Pour cela, les cosmétiques ne peuvent rien : il faut boire suffisamment et avoir une alimentation équilibrée.

Les humectants de notre compo sont la glycérine et le butylène glycol. La glycérine, vous connaissez peut-être, c’est un produit qu’on crée lors de la fabrication de savons. Par exemple, pour faire vos savons saponifiés à froid (SAF), vous mélangez de la lessive de soude et de l’huile. Vous obtenez du savon plus de la glycérine.

On peut produire de la glycérine d’autres manières, notamment à partir de pétrole ou de graisses animales. Aujourd’hui, les glycérines d’origine minérale ou animale n’ont plus vraiment leur place sur le marché, et c’est tant mieux. On trouve principalement de la glycérine végétale. Mais la glycérine végétale est souvent produite à partir d’huiles végétales bon marché : j’ai nommé nos bien-aimées l’huile de palme et l’huile de coco.

La glycérine est donc un produit transformé, ou produit de synthèse, dans la mesure où elle est obtenue par une réaction chimique entre une huile végétale et de la soude (issue elle-même de la chimie de synthèse). Dès lors, lorsque vous voyez “glycerin” dans la liste INCI, il est impossible de tracer les ingrédients de base utilisés. Huile de palme ou coco, cultivées dans quelles conditions humaines et environnementales ?

De plus, selon le processus utilisé, la fabrication glycérine peut créer des déchets, notamment les restes de soude non saponifiée, très agressive. On n’a plus qu’à croiser les doigts pour espérer qu’elle ne se retrouve pas dans nos sols et rivières ...

Le butylène glycol est lui aussi un humectant. Il peut être d’origine pétrochimique ou d’origine végétale. Ici, le produit est labellisé bio, donc l’ingrédient est obligatoirement d’origine végétale. Le butylène glycol végétal est issu de la fermentation du sucre. Il ne devrait pas poser de problème écologique particulier. Par contre, il peut être irritant pour les personnes sensibles.

Dans le monde de la cosmétique, il y a bien pire que la glycérine et le butylène glycol. Cependant, j’aurais préféré trouver un gel humectant, issu d’une plante, sans aucune transformation chimique … Comme l’aloe vera par exemple !

Ma conclusion sur les humectants : ils apportent peu à la peau mais ne font pas de mal. Je préfère quand on utilise des humectants issus directement des plantes.

 

#4 DES AGENTS DE TEXTURE, POUR LA SENSORIALITÉ DU PRODUIT

Ingrédients concernés : Lecithin (7.), Xanthan gum (8.)

Le défi des fabricants cosmétiques est de créer des textures agréables avec un mélange eau + huile. L’eau et l’huile ne se mélangent pas, il faut donc créer une émulsion pour obtenir un mélange homogène. C’est le rôle des émulsifiants, ici la lécithine.

Pour les fabricants DIY (nous !), émulsionner est aussi un challenge. Surtout quand on se fixe pour objectif de ne le faire qu’avec des produits naturels purs 🤯. Très peu sont capables de jouer ce rôle. Il y a notamment la cire d’abeille, qui permet d’obtenir une crème épaisse ou un baume. Mais pour une crème fluide, un lait ou un gel, il faut faire preuve de créativité. Je suis en plein tests et je vous en parlerai dans une prochaine recette 🤗.

Pour revenir à nos moutons, l’émulsifiant de notre compo (la lécithine) est extraite du soja. Mais ça ne suffit pas pour obtenir une bonne texture. Il faut faire tenir l’émulsion dans le temps, de manière à ce que l’eau et l’huile ne se séparent pas (comme quand on laisse reposer la pâte à crêpes trop longtemps).

Ici, on utilise de la gomme xanthane. Elle permet de stabiliser l’émulsion et d’obtenir une texture gel. Deux en un, c’est toujours ça de pris ! Mais en termes de produits naturels purs, on n’y est pas tout à fait ... Je vous rapporte ici le processus d’obtention décrit par Aroma-Zone :

“D'origine naturelle, la Xanthane est composée de polymères de sucres naturels produits par biotechnologie : fermentation de sucre de betterave, de canne ou de maïs par des bactéries Xanthomonnas campestris non génétiquement modifiées.” (3)

Je la mettrais plutôt dans la catégorie des produits transformés. Mais bon, passons, elle remplit sa fonction dans notre liste d’ingrédient et n’est pas dangereuse pour la santé.

La gomme xanthane est beaucoup utilisée dans l’univers du DIY. Mais je pense qu’on peut faire bien mieux. Par exemple, utiliser un ingrédient naturel pur qui a déjà une texture gel … comme l’aloe vera. Tiens, il remplissait aussi la case humectant. Que du bonheur, non !?

Ma conclusion sur les agents de texture : impossible de faire sans eux pour les fabricants cosmétiques. En DIY, je préfère les éviter et choisir directement les actifs en fonction de leur texture.

 

#5 DES CONSERVATEURS, POUR UN PRODUIT QUI DURE DANS LE TEMPS

Ingrédients concernés : Benzyl alcohol (6.), Sorbic acid (14.), Benzoic acid (15.)

Le temps est l’ennemi de la cosmétique 🕙. Non seulement, il sépare les émulsions. Mais en plus, en présence d’eau, il permet à des micro-organismes de se développer et de faire pourrir nos produits. Le bâtard !

Les fabricants doivent stocker leurs produits et ne peuvent pas se permettre qu’ils périment en 1 mois. Donc, bonjour les conservateurs. La seule exception que je connais, c’est la marque Matière Brute Lab qui propose un concept très intéressant de cosmétiques de saison, à consommer rapidement (3 mois).

A lire : Le concept de Matière Brute Lab

En DIY, l’avantage est que vous pouvez fabriquer des petites quantités et les conserver au réfrigérateur (voire au congélateur). Après, libre à chacun d’ajouter de conservateurs ou non.

Les conservateurs de notre produit sont : l’alcool benzyl, l’acide sorbique et l’acide benzoïque. Ce sont des produits qui peuvent être extraits à partir de plantes ou obtenus de manière synthétique (mais cette deuxième option est interdite en bio). Leur impact environnemental me paraît donc acceptable.

Ces produits peuvent se révéler irritants et/ou allergisants. Leur concentration dans les produits est donc réglementée (par exemple, maximum 0,5% d’acide benzoïque dans un sérum). Dans un cosmétique bio ou non, pas de danger donc.

Je remarque tout de même que l’on trouve trois conservateurs. Je pense qu’un fabricant minimaliste aurait opté pour un seul des trois : le mieux toléré et/ou le moins polluant.

Ma conclusion sur les conservateurs : impossible de faire sans eux pour les fabricants cosmétiques. En DIY, je préfère les éviter et faire de petite quantités que je conserve au froid.

#6 DES AJUSTEURS DE PH, POUR UN PRODUIT ACIDE OU BASIQUE

Ingrédients concernés : Sodium hydroxide (13.), Citric acid (16.)

Abordons des choses un peu techniques. Cours de chimie express : un produit dont le pH est élevé est dit « basique ». Dans les extrêmes, on a par exemple la soude et les déboucheurs à chiottes. Un produit dont le pH est bas est dit « acide ». Dans les extrêmes, on a par exemple l’acide sulfurique (le fameux « acide » qui sert à défigurer les gens …).

Un produit cosmétique basique est nettoyant. Trop basique, il sera agressif pour la peau. C’est le cas des savons par exemple, qu’on surgraisse pour combler cette agression.

L’acidité, elle, resserre les pores de la peau et les écailles des cheveux. Un produit trop acide sera lui aussi agressif.

En cosmétique, la gestion du pH est donc très importante ! Une fois que vous avez fait vos petites mixtures pour obtenir la texture, la couleur, l’odeur et les propriétés souhaitées (dans cet ordre de priorité en général 🙄), vous subissez le pH du produit. Il va donc falloir ajouter des ingrédients supplémentaires pour ajuster ce pH : les ajusteurs de pH.

Ce qui est incroyable dans notre liste INCI, c’est qu’on a un ajusteur de pH basique (soude caustique) et un ajusteur de pH acide (acide citrique). Je ne comprends tout simplement pas cette logique. On n’aurait pas pu choisir l’un ou l’autre en fonction du pH désiré ? 🤔

En tout cas, j’ai trouvé ces deux ajusteurs de pH dans chacun de mes sérums témoins. Peut-être qu’il y a une explication à tout ça. Si vous l’avez je suis preneuse !

En DIY, plutôt que d’ajuster le pH à la fin, on va essayer de choisir nos actifs en fonction de leur pH. On va par exemple utiliser des argiles pour leur côté basique ou du jus de citron pour son côté acide.

Ma conclusion sur les ajusteurs de pH : je ne comprends pas comment ça fonctionne !

 

#7 DES ACTIFS COSMÉTIQUES ANTI-IMPERFECTIONS

Ingrédients concernés : Salicylic acid (9.), Zinc PCA (10.), Melaleuca alternifolia leaf oil (11.), Pelargonium graveolens leaf oil (12.)

On arrive seulement maintenant aux actifs de la formule ! Vous savez, les plantes miraculeuses mises en avant sur les packagings ?

Nous avons tout d’abord de l’huile essentielle de tea tree et de géranium. Ces deux huiles essentielles sont réputées pour leur action anti-imperfection, donc c’est super. Pas de parfum en plus (contrairement au produit décrypté dans le dernier article), ce qui est vraiment un gros plus.

L’acide salicylique est aussi un actif anti-imperfection réputé : kératolytique (casse les petits kystes), anti-pelliculaire, purifiant, exfoliant … Il est présent dans de nombreux fruits et est extrait à partir de ces derniers (en bio).

Mais … c’est un perturbateur endocrinien suspecté ! Aux doses et voies d’administrations autorisées, il ne devrait pas poser de problème. Mais je trouve ça fort dommage d’utiliser des perturbateurs endocriniens suspectés quand on a sa disposition de nombreuses huiles essentielles qui ont les mêmes propriétés.

Enfin, nous avons le zinc, un minéral très utile pour de nombreuses fonction de notre corps (comme la régulation du sébum, par exemple). En cosmétique, on utilise du zinc fabriqué de manière synthétique (le zinc PCA). Dommage, quand il existe des plantes très riches en zinc (et autres minéraux et vitamines). Ne vous inquiétez pas, on retrouvera ces plantes dans la recette DIY qui suivra 😄

Ma conclusion sur les actifs : vive les huiles essentielles ! C’est dommage qu’elles soient complétées par un perturbateur endocrinien suspecté et un actif synthétique.

 

#8 LES ALLERGÈNES

Ingrédients concernés : Citronellol (17.), Geraniol (18.), Limonene (19.), Linalool (20.), Citral (21.)

J’ai abordé ce sujet dans le décryptage précédent, donc je ne reviens pas dessus.

Ma conclusion sur les allergènes : c’est normal de les trouver dans des produits qui contiennent des huiles essentielles. Il faut réaliser les tests allergiques pour ces huiles et, une fois que c’est fait, ne pas s’en inquiéter !

 

CONCLUSION

Pour moi, dans sa catégorie, il s’agit d’un bon produit. On y trouve de bons actifs végétaux. Les propriétés sont cohérentes avec l’usage proposé “anti-imperfections” (huile végétale, huiles essentielles).

Les agents de texture et conservateurs utilisés sont principalement d’origine végétale et ne posent pas de problèmes particuliers sur l’environnement. Ils répondent au besoin de créer un sérum qui va se conserver dans le temps.

Les bémols sont :

  • la présence d’eau pour “remplir le produit”
  • l’utilisation de plusieurs conservateurs
  • les produits transformés utilisés comme humectants et agents de texture, là où les plantes auraient pu être utilisées
  • l’utilisation d’actifs non naturels en plus des huiles essentielles
  • les ajusteurs de pH WTF 🤨

Ce produit (fictif, je le rappelle quand même !) m’a beaucoup inspiré pour ma prochaine recette DIY. Vous allez voir, je vais trouver un moyen de répondre à ces différentes exigences grâce à la magie des plantes et du DIY. Je vous dis à dans deux semaines pour vous faire découvrir tout ça !

 

 

Sources

(1) https://cosmeticobs.com/fr/articles/lexique-cosmetique-5/serum-769

(2) https://cosmeticobs.com/fr/articles/ingredients-50/lingredient-le-plus-precieux-de-lindustrie-cosmetique-leau-4061

(3) https://www.aroma-zone.com/info/fiche-technique/gomme-xanthane-aroma-zone